Quels risques ?
Les découvertes d’engins de guerre peuvent représenter un danger mortel pour la ou les personnes présentes sur place lorsqu’il y a manipulation ou transport de ces munitions abandonnées et plus particulièrement celles à charge chimique.
En cas de découverte d’engins explosifs (tels que grenade, obus, bombe, détonateurs, munitions etc …), les risques sont les suivants :
– Explosion de l’engin par manipulation, choc ou au contact de la chaleur,
– Intoxication par inhalation, ingestion ou contact : en effet les armes chimiques, utilisées pendant la guerre, renferment des agents toxiques mortels, et l’enveloppe de ces armes se dégrade au fil du temps pouvant provoquer un risque d’échappement de gaz en cas de choc,
– Dispersion dans l’air de gaz toxiques.
Et en Meuse ?
Les trois guerres qui se sont déroulées sur le territoire français en moins d’un siècle, ont truffé le sol de nombreux engins de guerre non explosés. De par la violence des combats livrés dans le département de la Meuse, on peut encore aujourd’hui parler d’une véritable pollution du sol meusien par les engins de guerre.
De part la nature de leur localisation, il est difficile de donner une évaluation même approximative du nombre d’engins de guerre encore présents dans le sol meusien. En effet, on peut les trouver dans divers endroits et leur découverte est souvent fortuite. Certains n’ont pas fonctionné, ont été abandonnés, dissimulés ou enfouis. Tous représentent un risque.
Il ne se passe pas une semaine sans que des bombes, des obus ou des grenades non éclatés, reviennent à la surface au hasard des travaux des champs, de terrassements ou par l’effet de sécheresse ou d’érosion naturelle.
En 2011, le Centre Interdépartemental de Déminage de Metz a traité 288 demandes d’intervention qui ont cumulées 24 tonnes sur 138 communes meusiennes. Au cours des 5 dernières années ce sont environ 190 tonnes qui ont été ramassées.
Où se renseigner ?
A la Préfecture de la Meuse
Service interministériel de défense et de protection civile
40 rue du bourg
55012 BAR LE DUC cedex
téléphone :03.29.77.55.55
email : pref-defense-protection-civile@meuse.gouv.fr
La bataille de Verdun (février à décembre 1916),
C’est : 300000 morts et 500000 blessés 22 millions d’obus tirés dont au moins ¼ n’a pas explosé,
Soit 6 obus au mètre-carré de champ de bataille,
Quelques chiffres :
Sur les cinq dernières années, le centre de déminage de Metz est intervenu près de 1300 fois en Meuse pour plus de 180 tonnes de munitions évacuées,
8 morts sur les 20 dernières années dans le département.
Les derniers accidents :
8 juillet 1992 : Cierges sous Montfaucon, une moissonneuse aspire une bombe à phosphore , le pire est évité,
2 octobre 1992 Brieulles sur Meuse, 2 hommes gravement intoxiqués suite à l’ouverture d’un obus chimique chargé à l’ypérite
19 août 1993 : Julvécourt : un collectionneur blessé suite à l’explosion d’une grenade
2 septembre 1993 : Esnes en Argonne, deux personnes ont trouvé la mort à la suite de l’explosion d’engin de guerre qu’ils manipulaient,
en 1995 : morts de deux militaires ayant fait une mauvaise manipulation
en 1997 : Ornes : explosion d’une mine lors d’une fouille sauvage, 2 morts
3 octobre 1998 : Brabant sur Meuse : explosion d’un obus heurté par une herse rotative, dégâts matériels uniquement,
6 avril 2001 : Véry : tentative de neutralisation d’un engin de guerre dans une maison d’habitation – explosion lors de la manipulation, décès d’une personne
29 mars 2007 : Verdun : décès d’un jeune homme dans l’explosion de l’obus qu’il manipulait dans son jardin. Les démineurs ont découvert et traité 2.5 tonnes d’engins de guerre à son domicile.
Les mesures prises en Meuse
Informations et sensibilisation des élus et de la population (circulaire préfectorale du 6 juillet 1995 complétée par les circulaires des 16 novembre 2000, 26 décembre 2002 et 5 avril 2007).
Interdiction d’utiliser les détecteurs de métaux notamment pour la recherche de munitions sur l’ensemble du territoire du département (arrêté préfectoral du 22 mars 2010).
Interdiction de transporter et de détenir ces matériels de guerre classés comme armes de première catégorie sous peine de sanctions pénales (décret n°95-589 du 6 mai 1995 modifié fixant le régime des matériels de guerre armes et munitions)
Mise en ligne d’informations sur le site internet de la préfecture : www.meuse.gouv.fr/securite/civile/index.php, rubrique découverte d’engins de guerre.
Sensibilisation de collégiens et de lycéens par le service de déminage.
Présence des démineurs lors des Journées de la Sécurité Intérieure : stand d’exposition, conseils de comportement et renseignements.
Intervention du service de déminage, seul compétent en la matière, en cas de découverte.
Les bons réflexes :
Ne pas y toucher et ne jamais s’approcher d’un engin de guerre en particulier en présence d’un nuage gazeux,
Ne pas le déplacer,
Repérer les lieux,
Alerter la mairie, la gendarmerie ou la police qui prendront toutes les mesures de sécurité qui s’imposent et qui avertiront la préfecture qui demandera l’intervention du service de déminage,
Avant d’allumer un feu, s’assurer de l’absence de munitions à proximité et dans le sous-sol jusqu’à faible profondeur,
Ne jamais enterrer un obus pour s’en débarrasser.